La fée Mélusine

Au sud de la Vendée du côté de Vouvant célèbre pour sa Tour Mélusine, les frères Martel avaient réalisé pour le monument du barrage de Mervent une monumentale fée Mélusine agitant sa queue de poisson et peignant ses longs cheveux blonds. Inaugurée en 1958, cette sculpture en pierre reconstituée est aujourd’hui détruite.


La fée Mélusine au barrage de Mervent 
Photo prise en avril 1977 Collection Emile Brethé Archives de Vendée


Un cliché pris lors de l'installation du monument en 1958, alors que la végétation n'envahit pas encore le socle.


La fée Mélusine finira dans une carrière en 1990 
pour être remplacée par un logo métallique.



Etude en plâtre de la fée Mélusine


La fée Mélusine admirant sa chevelure ondulée et son visage souriant dans un miroir. Sculpture en pâte de verre visible lors d'une exposition à Vouvant.


La fée Mélusine en pâte de verre verte


Mélusine est une fée des contes populaires du Moyen Âge apparaissant dans diverses légendes du folklore européen, c'est une fée des sources et des rivières mais aussi une fée bâtisseuse. La version la plus connue de sa légende est le Roman de Mélusine par Jean d'Arras datant de la fin du XIVe siècle.

La sculpture des frères Martel a été reproduite sur plusieurs anciennes cartes postales couleur


" Vendée pittoresque - Barrage de Mervent " aux Editions Atlantiques Marceau Carrière à Niort (Ref 5VC 11887)


Carte postale Photo véritable des Editions Estel Ref 2417Y montrant la sculpture dominant le lac de retenu du barrage de Mervent.


Carte postale des Editions Flor montrant le massif fleuri à la base de la sculpture, actuellement remplacé par un tas de bois !


Carte postale Iris La fée Mélusine Carte Mexichrome Editions Modernes Théojac à Limoges (Ref 85/162). Sur ce document on remarque les nombreux visiteurs venus admirer la retenue d'eau et la sculpture des frères Martel.



L'objet métallique qui a remplacé la fée Mélusine des frères Jan et Joël Martel au barrage de Mervent. Seul le socle d'origine en béton subsiste !


Au cœur du massif forestier de Mervent-Vouvant, poumon vert de la Vendée, Mélusine vous accompagne pour une balade entre légendes et réalités.





Mélusine, Maquette en plâtre de la sculpture monumentale réalisée par le frères Martel pour le barrage de Mervent et aujourd’hui détruite (1958). Collection particulière.



Le bourg pittoresque de Vouvant est pétri de piété et de légendes, au point que sa prestigieuse église romane du XIème siècle paraît poursuivre un dialogue hors d’âge avec le vieux donjon, construit dit-on en une nuit par la fée Mélusine.



Edifié pour la production d'eau potable, éviter les inondations en aval et maintenir l'étiage de la Sèvre Niortaise, le barrage de Saint-Luc ou de Mervent situé sur la « Vendée », a été mis en eau en 1956, il est le seul parmi les 4 barrages construits à posséder une usine de traitement capable de produire de l'électricité.


Un article paru dans Ouest France le 15 avril 2023 à la suite d'une conférence donnée par Florence Regourd

La Fée Mélusine, à Mervent, jetée au " bourrier "

Mervent - En 1958, les sculpteurs vendéens, les frères Martel, sont sollicités pour orner le barrage.


Alors que leur Mélusine était en instance de classement, elle a été détruite et jetée au « bourrier ».


L'histoire


Les Amis du musée de Fontenay-le-Comte ont reçu Florence Regourd (et non Regourden comme indiqué dans l'article) lors d'une conférence. Dimanche 2 avril, l'historienne a présenté deux artistes vendéens les frères jumeaux Jan et Joel Martel de renommée internationale, disparus en 1966.


Les sculpteurs, adeptes de l'Art déco synthétique en mouvement, ont laissé en Vendée une quarantaine d'œuvres dont cinq monuments aux morts, les Danseurs du bocage à La Roche-sur-Yon, les Oiseaux de mer du remblai de Saint-Jean-de-Monts, la statue du commandant Guilbaud à Mouchamps et la fée Mélusine au barrage de Mervent.


L'œuvre était en instance de classement.


Mais cette dernière n'est plus visible. Évanouie par quel sortilège ? Elle a été détruite en juin 1988 à coups de marteau-piqueur, démembrée et jetée au bourrier (*) d'une carrière de Chantonnay : Grandeur et misère. Vaines les paroles des deux artistes :


« Puisse la fée Mélusine, reine de la forêt de Mervent, faite du granit de la Vendée, protéger ce site enchanteur pendant quelques milliers d'années. »


Une triste fin donc pour la fée serpentine, installée pour l'inauguration du barrage le 14 septembre 1958.

Elle avait pourtant fière allure, dans sa nudité, un miroir à la main où se reflétait son opulente chevelure ondulante. L'œuvre, vu sa qualité, était en instance de classement par les Monument historiques.


« Le béton était poreux »


Le président du syndicat des eaux, conseiller général du canton de La Châtaigneraie, en décida autrement.

Ce dernier argumentait : « Nous avons été obligés de nous en débarrasser parce que le béton était poreux et à l'intérieur les armatures métalliques rouillaient et apparaissaient. »


De plus, l'œuvre d'art avait été endommagée par la chute d'un arbre. La fée Mélusine méritait mieux, une restauration était possible. Un logo métallique en forme de serpent enroulé l'a remplacé. un peu anodin dans le paysage.


Notre fée poitevine continue-t-elle à hanter le massif forestier comme le veut la légende ?


(*) Décharge, dépotoir, déchèterie en langage poitevin.