Planisculptures

Les deux frères s’intéressent à l’emploi du métal et notamment le zinc et l'aluminium. Ils l’utilisent sous forme de plaques avec lesquelles ils conçoivent des sculptures appelées « Planisculptures ». Les plaques de zinc ou d’aluminium sont recourbées ou pliées pour former des volumes en relief plus ou moins importants. 

L’une de leur réalisation les plus célèbres de planisculpture est « le joueur de scie musicale » réalisé en 1927 pour la décoration métallique de la Compagnie Royale Asturienne des Mines, une œuvre qui témoigne à la fois de leurs recherches stylistiques découlant du cubisme et de leur intérêt pour les matériaux nouveaux.



Planisculpture en zinc sur terrasse rectangulaire, signée J. J. Martel à lettres en application sur le côté de la terrasse. Haut. 77,5 cm - Socle : 46 x 36 cm.
Cette pièce fut commanditée par la Décoration Métallique en Zinc de la Compagnie royale asturienne des Mines et représente Gaston Wiener, ami musicien des frères Martel. Ces derniers avaient mis au point un procédé nouveau : la planisculpture, dont le joueur de scie en est l'exemple le plus abouti.


Le joueur de scie musicale, plaques de zinc (1927)  


Le lion de Belfort, planisculpture en zinc (1929) signé J. Martel. Maquette de la planisculpture destinée à l'Hôtel des Postes de Belfort. (Hauteur 26,5 cm x largeur 34 cm x épaisseur 9,5 cm) © Collection particulière Paris.


Document publié dans Art et décoration


Armes de la ville de Grasse, en feuilles de zinc découpées (1930)


Jan & Joël Martel, Jean Carlu. Le triomphe du Blanc. Affiche métallique pour le Grand Magasin de Blanc. Zinc poli et émaillé au Duco (1932).


Le triomphe du Blanc dans Art et Industrie de mars 1932

Le Triomphe du Blanc

 

Voici maintenant quelques résultats d'importantes mises au point :


Les portes de Jean Prouvé, et surtout les cloisons métalliques qui permettent toutes les combinaisons avec des panneaux pleins, des châssis vitrés et des toiles. L'ensemble est standardisé. La pose s'accomplit rapidement, sans scellement. Les cloisons insonores sont munies d'un isolant.


Auprès d'un remarquable projet d'hôtel, M. Guevrekian expose un élément standard de fenêtre. Cet élément de trois mètres peut être multiplié selon l'ouverture totale de la fenêtre. Un volet roulant en tubes de duralumin est placé à l'intérieur, ce qui permet de placer la fenêtre au nu de la façade. Par un dispositif de rampe lumineuse à l'intérieur, à la nuit, le volet fermé devient une surface réfléchissante et lumineuse.

Passons avec indifférence devant des sculptures d'une stylisation archi-périmée. 


Un spectacle édifiant nous attend dans une salle réservée à l'art publicitaire. MM. Martel savent réaliser, avec des feuilles de métal, des compositions adroites et spirituelles. Leur « Triomphe du Blanc», qu'ils construisirent avec le concours de M. Carlu, est une parfaite réussite du genre. Des affiches égaient les murs; un échafaudage se pavoise d'affiches d'U. R. S. S. ; celles-ci sont puissantes, brutales, confuses et sèches. Il y a autant d'intensité, avec en plus de la dextérité, du charme, de l'art enfin, dans les œuvres de ces maîtres de la couleur et de la « mise en muraille » : Loupot, Cassandre, Claude Lemeunier, Colin. Une émotion intense se dégage des affiches tragiques de Carlu, pour « la Dette », et le « désarmement des nations » (cette dernière comporte un agrandissement d'une belle photographie de Vigneau).


Citons encore, auprès des reproductions d'éclairages de Salomon, des ensembles de photographies de Robert Parry et Maurice Cloche.

Marcel Zahar.



Silhouette de danseurs, conçue dans une feuille d'aluminium, réalisée à la suite du Casino de Saint-Jean-de-Luz (Hauteur 38 cm x largeur 22,5 cm x épaisseur 21 cm) © Collection particulière 

Pour le Pavillon du Métal à l’Exposition Internationale des Arts et des Techniques dans la Vie moderne, qui se tient à Paris en 1937, les sculpteurs Jan et Joël Martel réalisent un groupe décoratif en aluminium. Leur expression artistique franchit une étape supplémentaire dans cette recherche permanente avec l’utilisation de matériaux les plus divers et novateurs.


Le Pavillon Hachette à l'Exposition Internationale des Arts et Techniques en 1937 à Paris, avec les sculptures en aluminium des frères Martel, à gauche " Messageries " et à droite " Librairie "


Stand du réseau des Chemins de fer français à l'Exposition Coloniale de 1931

Affiche en relief pour les disques Odéon des frères Martel avec la collaboration de Jean Carlu, présentée au 2ème salon de l'Union des Artistes Modernes.



Planisculpture Odéon (1931)

Plusieurs autres œuvres pourraient être des frères Martel

Des réalisations de leur ami l'architecte Robert Mallet-Stevens possèdent des sculptures en métal qui pourraient avoir été conçues par les jumeaux Martel.


Une sculpture en relief sur la façade des Cafés du Brésil, Tours de l'alimentation à l'Exposition des Arts et Techniques de Paris en1937. Cliché André Papillon.




La devanture de la façade du bijoutier joaillier Delza au n° 18 de la rue de la Paix à Paris, possédait une sculpture en métal qui évoque le travail des frères Martel. On sait que ce magasin a été conçu par leur ami l'architecte Robert Mallet-Stevens.


La devanture de cet immeuble, situé rue d'Assas dans le 6ème arrondissement de Paris, a été réalisé en 1930 par Robert Mallet-Stevens, avec le concours de Louis Barillet pour les vitraux et des frères Jan et Joël Martel pour les reliefs. 



Cette façade du journal " La semaine à Paris " a été photographiée par Thérèse Bonney.