Pour l'exposition des Arts Décoratifs qui se déroula à Paris en 1925, les frères Martel réalisèrent et exposèrent plusieurs œuvres, comme l’indique leur carton d’invitation.

Les principaux sites d'implantation des réalisations des frères Jan et Joël Martel et de l'architecte Robert Mallet-Stevens pour l'exposition des arts et techniques de Paris en 1925.
1 - La Porte de la Concorde
Pour cette œuvre grandiose de l'architecte Pierre Patout, située à l'entrée de l'exposition des Arts décoratifs de 1925, les frères Jan et Joël Martel réalisèrent les signatures du socle de la sculpture de Louis Dejean et de deux bas-reliefs des dix pylônes.
Le socle qui porte la statue dorée de Louis Dejean est sculpté d'une réalisation des frères Jan et Joël Martel.
En haut du piédestal les inscriptions sont celles des artistes et des ingénieurs ayant participé à la réalisation de la Porte de la Concorde sur une sculpture en bas-reliefs réalisée par les Frères Martel. Parmi les noms gravés sur ce bas-relief figure bien entendu celui des frères Jan et Joël Martel, les seuls qui ont le droit à leurs prénoms en initiales. Merci à Jean-Jacques Le Moellic.
On distingue les noms suivants : Bret-Menage (Électricité), Meilleur (Luminaire), Berger (Quincaillerie, Charpenterie, Menuiserie), Établissements Pauchot (Maçonnerie, Béton armé), Barbier Bénard et Turenne (Phares), Arguillere (Peinture), De Saunière et De la Personne (Staffs), Dejean (Statue) JJ Martel (Sculpture), Patout (Architecture).
Ces deux bas-reliefs circulaires des sculpteurs Jan et Joël Martel figuraient au sommet sur deux des dix pylônes, l'un représentait l'Industrie (à droite) et l'autre les Arts (à gauche), avec à chaque fois les outils utilisés.
Sur cette carte postale on distingue un peu mieux l'existence de dix pylônes (il est souvent indiqué huit à tort). La Porte de la Concorde se situait à l'entrée est de l'Exposition de 1925, on distingue sur la gauche du cliché la Tour Eiffel. En haut des pylônes les grands médaillons circulaires sculptés dont deux des frères Martel.
Dans la bande dessinée où Bécassine découvre l'exposition de 1925 il n'est question que de 8 tours carrées. Bécassine n'est pas à une bêtise près ! Merci à Florence Regourd.
La bande dessinée a été publiée en 1926 sous le titre " Bécassine, son Oncle et leurs Amis " par la librairie Gautier et Languereau, 18 rue Jacob Paris VIe.
C'est la porte monumentale de l'Exposition. Mais il n'y a pas de
porte. Il faut bien que l'art moderne se distingue d'une façon quelconque de l'art ancien.
Merci à Patrimoine art déco Touraine
L’une, des plus curieuses portes, a été édifiée place de la Concorde et elle a soulevé déjà de nombreux commentaires par son originalité. Son auteur est M. Patou (dixit), qui a construit une sorte de large rotonde constituée par dix énormes pylônes, surmontés chacun d’une mince calotte. © La Science et la Vie - 1925.
2 - Le pavillon du tourisme
Les bas-reliefs du pavillon du tourisme
3 - Le stand de l'école spéciale d'architecture
Les frères Martel y dévoile des études et la maquette du projet du monument à Claude Debussy.
Cette maquette avait déjà était exposée au salon d'automne en 1923.
4 - La vitrine Fau et Guillard
André Fau et Marcel Guillard, qui possédait une manufacture à Boulogne avaient exposé des statuettes des frères Martel.
D'autres céramiques de cette manufacture furent exposées également au stand Viacroze et au stand des transports.
Les soldats de bois, sculpture en céramique des frères Martel en hommage à la Chauve-Souris de Nikita Balieff. Une des céramiques qui aurait pu être exposée, en plus de celle du danseur Jean Börlin qui figurait dans le fumoir de l'ambassade de France (voir plus loin).
5 - La fontaine du Commissariat Général
Située devant le Pavillon du Commissariat Général de l'Exposition, cette fontaine est l'œuvre de l'architecte Jean Burkhalter et les sculptures sont des frères Jan et Joël Martel.





Gros plan sur les sculptures des frères Jan et Joël Martel.
La Fontaine - Photo de Marc Vaux
Rapport Général de l'exposition de 1925 publié en 1927
6 - Le cimetière du village
Porte d'entrée du Cimetière du village français
7 - La boutique Imans
Les frères Martel ont conçu des panneaux de céramique pour cette boutique construite par leur ami architecte Jean Burkhalter.
8 - Le pavillon Arthur Goldscheider
Dans ce pavillon une sculpture en bronze de chat des frères Martel était exposée sous l'appellation la Stèle.
Arthur Goldscheider avait fondé deux groupes d'artistes progressistes, " La Stèle" pour les sculpteurs et " L'Évolution " pour les créateurs d’œuvres de décoration.
Il présente leurs travaux en 1925 sous l'intitulé Art déco dans un pavillon conçu par Éric Bagge.
9 - La manufacture de Sèvres
Dans un des deux pavillons de la manufacture nationale de Sèvres, l'architecte Pierre Patout fut chargé de l'agencement d'une salle de bains. Celle-ci était décorée de panneaux de céramique à motifs géométriques réalisés par les jumeaux sculpteurs.
La salle de bains composée par Pierre Patout est décorée entièrement par des revêtements de Jan et Joël Martel en céramique blanche sculptée et par des sols, des escaliers et un fond de piscine où le bleu domine.
Derrière la balustrade de salle de bains réalisée par l'Atelier de Métal de la Manufacture de Sèvres on aperçoit des motifs de céramique moulés de Jan et Joel Martel. MAD Paris.
Une sculpture en céramique de chat des frères Martel était exposée dans le pavillon de la manufacture de Sèvres. Photo de Thérèse Bonney dans l'atelier des frères Martel.
10 - Le jardin
Les arbres en ciment armé
Les arbres cubistes de l'exposition de 1925 réalisés par les frères Martel selon des dessins de Robert Mallet-Stevens trancheront avec les éléments environnants, au point de faire la joie des caricaturistes.
Le pavillon de Roubaix - Tourcoing (Tapis, étoffes d'ameublement) était situé dans le jardin Mallet-Stevens avec les arbres cubistes dessinés par Robert Mallet-Stevens et réalisés par les frères Jan et Joël Martel.
Murs en plantes et arbres en ciment
Paulette Pax devant l'arbre-sculpture des frères Martel, dans le jardin de Mallet-Stevens. Esplanade des Invalides. Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes de 1925.
Dessins d'étude pour les arbres cubiques
11 - La Pergola de la Douce France
Le monument néoceltique
Ce monument se compose de seize plaques en bas-relief, apposées sur quatre piliers rectangulaires. Il a été réalisé en pierre de Lens, offert par les carriers de Verdun. Jan et Joël Martel ont participé, en 1925, à l’occasion de l’Exposition des Arts décoratifs et industriels, à la réalisation de cet ensemble monumental.
La Pergola Douce France à l'exposition de 1925, installée sur l'Esplanade des Invalides.

Cette œuvre collective a été réalisée par les sculpteurs Zadkine, Pompon, les Frères Martel, Louis Nicot, Raoul Lamourdedieu, l’Atelier Seguin, Joachim Costa, Georges Saupique, Georges Hilbert et Pablo Manès, sous l’initiative de Emmanuel de Thubert, dans le cadre de la Grande Exposition des Arts Décoratifs et Industriels Modernes de 1925 à Paris. L’architecture de la Pergola est basée sur le thème « Les légendes celtiques ». Le Saint-Graal, Tristan et Iseult, Merlin et Viviane, Lancelot et Geneviève y sont ainsi figurés.
Les artistes souhaitaient remettre à l’honneur la technique qui consiste à sculpter la pierre ou le bois sans l’intermédiaire, utilisée à l’époque par la plupart des sculpteurs, d’une maquette préalable modelée en plâtre ou en terre qui sert de modèle grâce aux points de repère qui y sont portés.
Cette œuvre commune remporte le grand prix d'architecture.
En 1935, le monument est concédé à Etampes, faute de trouver une place dans un square parisien.
Chorégraphie égyptienne lors de l'installation en 1935 à Etampes
Le monument est installé dans le parc de la Tour de Ginette (ci-dessous). Il se reflétait dans un bassin comblé par la suite. Restauré en 1995, il est classé monument historique 3 ans plus tard, en 1998.
Depuis avril 2005, il est possible d’admirer la Pergola dans le square de la Douce-France, son nouvel emplacement sur le site des Portereaux (ci-dessous).
Le monument replacé à Etampes en 2005
L'œuvre des frères Martel concernent deux bas relief : le roi Arthur et Morgane et Arthur, connu aussi sous le nom l'île d'Avalon.
L'île d'Avalon est l'île mythique par excellence de la tradition celtique. Située à l'Occident, à une distance et en un lieu indéterminés, elle est " l'Île Fortunée " et semble bien représenter l'au-delà, l'Autre Monde ou pour certains la " Féerie ". C'est là que sont portés les héros après leur mort, dans la direction du soleil couchant.
12 - Le fumoir de l'ambassade de France
Ci-dessus deux plâtres présent dans le fumoir de l’Ambassade française. A gauche une maternité (mère et enfant) et à droite une danseuse.
Cette céramique des frères Martel était visible dans le fumoir de l'ambassade de France lors de l'Exposition des Arts décoratifs à Paris en 1925. Elle représente Jean Börlin, un danseur étoile des ballets suédois (1893-1930).