Du « Mollin » au moulin de Saint-Jean-de-Monts

Un article paru le 5 août 2025 dans Les Nouvelles de Challans. Merci à André Billy.

Les jumeaux sculpteurs Jan et Joël Martel sont nés à Nantes le 5 mars 1896 ; adultes, ils vivront à Paris, mais ils ont passé leur enfance en Vendée, qui restera leur refuge, leur port d’attache, principalement en deux endroits : à La Garnache et à Saint-Jean-de-Monts.



Les voici en 1898, « avec leur nourrice au Mollin. » Cette propriété familiale de La Garnache, côté maternel, fut leur premier terrain de jeu. Ils y reviendront toute leur vie.



La maison et une partie du parc du Mollin en septembre 2004, lors des journées du patrimoine.

 

Mais en 1902, leur père, Léon Martel, fit l’acquisition d’un second terrain de jeu à Saint-Jean-de-Monts, un autre refuge pour la famille : le moulin de « Tous-Vents » ou « Touvents » qui n’était pas encore caché par « la forêt de pins récemment plantée » !



Le « Moulin à vent de Touvents » sur le cadastre napoléonien (archives de la Vendée).

 

Une « folie »

 

« Touvents » sera rebaptisé « La Chapellenie » ou « la Tour Martel pour les Montois, » car à partir de 1904 Léon Martel transformera ces ruines en « folie » (riche maison de plaisance) avec le concours de l’architecte nantais François Aubry, lequel « va réhabiliter l’édifice en habitation dans le style mauresque alors à la mode… »



Le moulin avant et méconnaissable après transformation (© fonds Martel)



« La Chapellenie » sur le cadastre rénové (archives de la Vendée)

 

La Chapellenie deviendra la résidence d’été de la famille Martel, puis plus particulièrement de Jan après la Première Guerre mondiale, tandis que Joël sera au Mollin.



Chapellenie signifie « dignité, charge ou bénéfice d’un chapelain, » qui est un prêtre desservant une chapelle. Sur une photo des archives familiales, on voit aussi, au sommet du moulin pas encore transformé, Léon Martel cette fois surnommé « le prédicateur… »



Léon Martel à la porte de la Chapellenie vers 1905 (© fonds Martel)

 

Léon Martel (Nantes 1854 – Paris 1935) était présenté comme un esthète et un « dandy fortuné. » Il était l’héritier d’une famille de confiseurs industriels de Nantes. Son épouse, Rachel Boucher, mère des jumeaux Jan et Joël, était également une assez riche héritière.



« La maison Ch. Martel a été fondée en 1787, sa boutique à Nantes se trouvait vers 1888 au 4, rue d’Orléans, puis plus tard au 13, rue de Crucy. Une de ses spécialités était les bonbons aux miel. » Les confiseries étaient fabriquées dans une « usine à vapeur qui se situait au 8, rue Saint Nicolas… » (informations du site Menestroll et Lutecien, anciennes boîtes en tôle lithographiées).



La Chapellenie quelques années plus tard : carte postale envoyée le 15 août 1916 (LNC)


Sources : catalogue de l’exposition Centenaire de la naissance des frères jumeaux Joël et Jan Martel, sculpteurs, 1896-1966, Palais des congrès de Saint-Jean-de-Monts ; site Les frères Jan et Joël Martel ; archives départementales de la Vendée ; Menestroll et Lutecien ; recherches et documents LNC.

 

© Les Nouvelles de Challans, mardi 5 août 2025 – Didier Le Bornec