La Fontaine Debussy : Etude historique et diagnostic patrimonial

Dossier déposé dans le cadre du budget participatif de la ville de Paris en septembre 2025 • 16e arrondissement / Culture et patrimoine


Restaurer la Fontaine Debussy


La fontaine Claude Debussy, chef d'œuvre de l'Art Déco conçu par Jean Burkhalter et les frères Martel en 1932, est aujourd'hui en état de dégradation alarmant. Elle constitue un hommage exceptionnel à l'un des plus grands compositeurs français, tout en étant un ornement remarquable.


Son bassin hélas est à sec, sa base montre des signes d'infiltration, et plusieurs éléments sculptés sont éclatés ou manquants.


Elle mérite une urgente restauration notamment à l'occasion du centenaire, cette année, de cet événement. Un nettoyage et une réfection soignée permettraient à ce monument unique de retrouver sa splendeur et de réinscrire pleinement cette œuvre iconique dans le paysage culturel et urbain parisien. Egalement, pour retrouver la perspective et le recul propre à la contemplation de l'œuvre, il serait souhaitable de décaler légèrement les jeux et décorations contemporaines qui sont juste devant la fontaine, la masquant quasi intégralement.


La fontaine a par ailleurs été classée aux Monuments Historiques le 16 juin 2025.


Budget de 550 000 €













INTRODUCTION


Le patrimoine « Art Déco » de Paris est un de ses atouts majeur, un élément de sa richesse urbanistique. L'« Association Paris Art Deco Society » (APADS) (1) s'est donné pour mission de faire mieux connaitre ce patrimoine, de le promouvoir et de veiller à sa protection.


(1). L'Association Paris Art Déco Society France (APADS) est membre de l'International Coalition of Art Deco Socities (ICADS)


Ce patrimoine remarquable n'est hélas pas toujours suffisamment considéré et ce manque de considération le met en péril. La destruction actuellement en cours d'un bâtiment de 1932 de Roger Henri Expert dans le 5e arrondissement la triste illustration de cette déconsidération.


C'est dans ce contexte que l'APADS a relevé l'état particulièrement inquiétant de la fontaine à la mémoire du compositeur Claude Debussy, dans le 16e arrondissement de la capitale.


Occupant le terre-plein central du jardin Claude Debussy (2), ce monument à la mémoire de l'un des plus grands musiciens du XXe siècle, a été élevé en 1932. Il est certainement l'un des chefs-d'œuvre de l'architecte Jean Burkhalter et des frères Martel, parmi les sculpteurs les plus célèbres et les plus reconnus de l'entre-deux guerres. Il ne reste pourtant que très peu de leurs réalisations à Paris.


(2). Situé entre l'avenue Chantemesse, le boulevard Lanne et l'avenue du Maréchal Fayolle, dans 16ème arrondissement.


C'est pourquoi l'APADS demande que cet ouvrage soit au plus vite protégé au titre des monuments historiques afin que l'entretien du bâti et le suivi des restaurations qui seront envisagées soient effectués dans les règles de l'art.


Marquant l'axe d'un square du 16e arrondissement, cette Fontaine est tout à la fois architecture et sculpture. Elle évoque la musique, les grandes œuvres de Debussy et sa pensée. Les villes et les pays qui ont répondu à la demande de souscription pour sa construction y sont aussi gravés. C'est un témoignage de l'engouement qu'à suscité cet appel de fonds, une preuve évidente de la notoriété mondiale du compositeur.


Intitulée « Etude historique et diagnostic patrimonial », la première partie de ce document se focalise sur le monument lui-même. Elle présente la genèse de sa conception, de sa réalisation, elle la décrit et fournit également un diagnostic patrimonial de son état actuel. Pour mémoire, la seconde partie donne les biographies des frères Martel et de Jean Burkhalter.


La conclusion démontre que la demande de protection au titre des Monuments historiques que nous faisons est parfaitement légitime et adaptée.


Nous espérons qu'à terme, ce chef-d'œuvre retrouve son état initial, sa notoriété de monument en hommage à l'un des plus prestigieux compositeurs français, et se réinscrive dans le paysage urbain.


En 2016, la société d'histoire du pays de Challans exposait des documents iconographiques sur le monument à la mémoire de Claude Debussy, érigé par Jan et Joël Martel. A l'occasion de l'inauguration de cette exposition, Jean-Christophe Moncys Martel, petit-fils de Jan Martel rendait un très bel hommage à son grand-père, à son grand-oncle et à leur monument :


" Au-delà de la querelle des anciens et des nouveaux, du triomphe de la modernité, face à l'académisme, qui apparaît en filigrane dans le processus d'élaboration de cette œuvre, c'est l'éthique des Martel, en tant que créateurs qui s'exprime à travers ce monument. La création, chez l'artiste digne de ce nom, doit s'accompagner de la notion de prise de risque, celui de déplaire, de ne pas être compris. Au propre, comme au figuré, le créateur s'expose. L'artiste ne peut se satisfaire de ses acquis qui le stratifient trop souvent dans la démarche mollement consensuelle de l'exploitation d'un filon lui assurant un confort identitaire et matériel. Les jumeaux sculpteurs s'inscrivent, au contraire, dans une quête artistique active et innovante. Les Martel acceptent de se défier eux-mêmes : comment fixer, dans la pierre, des réalités aussi fugitives, vouées à l'éphémère de l'instant, que la Musique, le Mouvement, la Danse ?

Puisant dans leur système de référence, riche et diversifié : l'Art Égyptien, l'Art Roman, le Nombre d'Or, les Ballets Suédois, les Ballets Russes, leurs contemporains architectes et créateurs et, bien sûr, la Musique de Debussy, ils se nourrissent d'images, de formes, de sensations et d'émotions pour les réinterpréter, les traduire de manière très personnelle, dans la pierre, l'eau et le paysage, qui composent harmonieusement ce monument. Créateurs, à la fois de sens et de forme, ils réalisent ici une œuvre totalement accomplie, chef d'œuvre de pureté et de simplicité : on ne peut rien y ajouter, on ne peut rien en soustraire.

2016 ! Jan et Joël Martel sont nés il y a 120 ans et disparaissaient il y a 50 ans...

Les Artistes tirent leur révérence, mais leur œuvre demeure. D'autres temps, d'autres regards... Il faut alors des passeurs de mémoire, des messagers zélés, qui comprennent, que, pour rester vivante, l'œuvre d'Art a besoin d'un public et de stimuli extérieurs qui la régénèrent et la sortent de la torpeur de l'oubli. Pour cela, il existe les musées, les institutions, les galeristes, certains collectionneurs éclairés mais aussi, et surtout, ces cerveaux intrépides qui, dans l'ombre, animés par leur seule passion, répertorient, explorent, découvrent, comparent, réfléchissent et agissent. Jean-Michel Audéon fait partie de ces amateurs fervents sans lesquels un projet comme celui-ci n'aurait pas vu le jour. Ici, la démarche est originale : Il ne s'agit pas de montrer l'œuvre en elle-même, mais de découvrir la genèse du Monument à la mémoire de Claude Debussy, à travers cet ouvrage et par une exposition itinérante. Cette estimable démarche permettra à certains de l'apercevoir, à d'autres de mieux connaitre l'œuvre de Jan et Joël Martel.

Puisse-t-elle être appréciée à sa juste valeur et trouver son prolongement dans d'autres initiatives analogues."

Jean-Christophe Moncys Martel, petit-fils de Jan Martel (3)


(3). Jean-Christophe Moncys Martel est auteur de plusieurs biographies à leur sujet. 

Voir

https://freresmartel.blogspot.com/2000:12:brochure-monument-debussy.html


I - UNE FONTAINE A LA MEMOIRE DE CLAUDE DEBUSSY


A - Genèse, description et évocation


Jan et Joël Martel, une relation étroite avec les arts de leur temps. Léon Martel, le père, des jumeaux Jan et Joël Martel, est un mécène qui soutient de nombreux jeunes artistes. Il sait aussi éveiller, stimuler, encourager l'esprit créatif de ses deux fils.


Très tôt il leur ouvre les portes du monde de la culture. Très tôt, au cours de fêtes et de réceptions, de contacts fructueux, les jeunes sculpteurs se lient d'amitié avec des personnalités aussi diverses que le danseur philosophe Malkovsky (4), le peintre Albert Gleizes (5), le cinéaste Alberto Cavalcanti (6), le critique Emile Vuillermoz, les musiciens Gaston et Jean Wiener, le compositeur Georges Migot, la danseuse péruvienne Nana de Herrera.


(4) François Malkovsky, né en 1889 en Bohème, après des études de chant et de philosophie, il assiste à Paris à un spectacle d'Isadora Duncan. Marqué par cette vision et admiratif de la liberté d'expression de cette interprète, il se consacre à la danse libre. Vers 1920 il ouvre sa propre école 41, boulevard Berthier et fréquente les frères Martel, dont l'atelier est proche. Les deux frères le sollicitent pour servir de modèle pour la réalisation de la fontaine en hommage à Claude Debussy.


(5) Albert Gleizes, (1881-1953) est un plasticien, philosophe et théoricien français qui fut l'un des fondateurs du cubisme.


(6) Alberto de Almeida Cavalcanti (1897-1982) est un scénariste, réalisateur et producteur d'origine brésilienne.


Les leçons portent leurs fruits, les frères Martel bousculent et devancent les courants artistiques de ce début du XXe siècle. Pour eux, l'acte de création ne doit pas avoir d'oeillères. Avant l'heure, ce sont des hommes d'ouverture et ils savent s'intéresser de façon sincère et passionnée aux créations des autres artistes. D'un naturel curieux, ils sont toujours à l'affût des techniques et des matériaux nouveaux et vont chercher à introduire dans leur art les plus récentes possibilités technologiques.


Jan et Joël sont très rapidement conscients de la nécessité d'une relation étroite entre les différents arts. La musique et la danse seront pour eux des sources constantes d'inspiration. Ils jouent du piano, du violoncelle, de l'accordéon et pratiquent parfaitement les danses populaires vendéennes. Ils travaillent sur le rythme, notamment pour la Pergola de la douce France à l'exposition de 1925. Ils sont iconographes de Nijinsky, des Ballets suédois et de Malkovsky. Ils sont également sensibles aux rythmes nouveaux des années 1920 et 1930.


Si l'esthétique cubiste est leur point de départ, ils mettent à jour ses sources. Sans cesser d'être eux même, en entrant de plein pied dans leur époque, ils se réclament tout à la fois de l'art cynégétique et de l'art médiéval : roman et pré-roman. Si dans toutes leurs œuvres, le rythme domine le thème, il n'a pas de caractère gratuit. Il traduit par le jeu des plans et des volumes l'élan vital d'un monde en devenir et d'une génération qui confère à son temps une marque indélébile.


La genèse du projet


Juste après la mort de Claude Debussy, en 1918, un comité se constitue dans le but de célébrer et commémorer le grand compositeur et d'élever un monument à sa gloire. Le comité commande un projet à Bourdelle (7) mais, in fine ce sont les frères Martel qui sont choisis.


(7) Antoine Bourdelle (1861-1929).


Ces derniers ébauchent un premier projet de monument en 1919 (8). Avec l'architecte Jean Burkhalter (9), ils en présentent une maquette au Salon d'automne de 1923. Les hésitations de lieu, d'abord prévu pour St. Germain-en-laye, ville natale du musicien, et les errances administratives, font que le Comité technique et esthétique ne donne un avis favorable pour l'érection du monument qu'au printemps de l'année 1930 soit plus de dix années après qu'ils ont commencé à se pencher sur la question et entamé leurs premières recherches.


(8) Voir infra index | Fig. 23


(9) Jean Ernest Burkhalter (1895-1982). Surtout connu pour ses créations, très variées, dans le domaine des arts décoratifs, il a contribué à quelques réalisations architecturales. Très lié aux frères Martel - sa soeur a épousé Joël Martel - il réalise avec eux les monuments aux morts d'Olonne sur mer, et de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et, bien sûr, la Fontaine à Debussy.


Jean-Christophe Moncy Martel, petit fils de Jean Martel, nous raconte ce qu'ont représenté ces dix années d'hésitation pour les deux artistes :

« Pour eux, à la fois artistes avant-gardistes et mélomanes avertis, ce défi est colossal. Il aura fallu dix années de combat et d'acharnement, tant dans le domaine purement artistique, recherches, ébauches, projet, contre-projet, doutes, incertitudes, remise en question permanente, que dans le déploiement de leur force de persuasion, avant que ce monument ne puisse être inauguré boulevard Lannes, à Paris. »


Enfin, au mois d'août 1930, un « décret d'hommage public » est publié. L'œuvre - après consultation du conseil municipal qui autorise son placement dans l'îlot 23/24 des fortifications qui vont être détruites - doit être finalement installée à Paris intramuros. Un devis détaillé est demandé au service d'architecture et une subvention de 5000 Fr. est accordée au comité qui bénéficie aussi d'une exceptionnelle souscription nationale et internationale. Des essais d'éclairage sont menés pour mettre en valeur le monument la nuit.


La proximité de l'atelier des Frères Martel construit par Mallet-Stevens, rue Mallet-Stevens et surtout l'adresse de la dernière demeure de Debussy, Square de l'avenue Foch, dans le 16e arrondissement, ont peut-être orienté le choix du lieu. Debussy, d'ailleurs, y est enterré non loin, au cimetière de Passy.


Le 17 juin 1932, le monument est inauguré (10) en grande pompe en présence du président de la République, Albert Lebrun et de Jules Jeanneney, Président du Sénat.


(10) Voir infra index | Fig. 28, l'état de la fontaine à son inauguration.


Une œuvre reconnue


Point d'orgue ? Clé de voûte ? Le monument à Claude Debussy reste une référence majeure dans l'œuvre des sculpteurs Jan et Joël Martel. C'est un miroir d'eau surplombé d'un mur ajouré, une stèle ornée d'un bas-relief et de deux sculptures en ronde-bosse évoquant l'œuvre du compositeur. D'éminents spécialistes et les frères Martel eux même l'ont décrite. Nous reprenons ici ces citations afin de mieux faire comprendre aux lecteurs l'impact et la vision que l'on a pu avoir de ce monument.


Pour Emmanuel Bréon (11), éminent connaisseur de l'Art Déco, commissaire de l'exposition 2024 sur les frères Martel, à la Villa Cavrois, et signataire d'un ouvrage collectif sur les frères Martel, cette fontaine représente :

« [...] une œuvre manifeste de l'élégant classicisme Art Déco et sans aucun doute, cet ???? sont purement décoratives et très représentatives de l'art des Frères

Martel. »


(11) Emmanuel Bréon, créateur du musée des Années 30 à Boulogne-Billancourt, est un spécialiste reconnu de l'Art déco. Il a consacré plusieurs ouvrages à ce mouvement.


Pour Bruno Gaudichon (12), grand spécialiste français de la sculpture moderne et signataire d'un ouvrage collectif sur les frères Martel :

« La joueuse de viole et la joueuse de luth sont désormais de véritables sculptures architecturales, structurantes pour le monument et surmontant deux murs d'eau dont la sonorité et la mouvance sont des échos à l'œuvre de Debussy. Elles sont de très rares exemples d'une statuaire monumentale Art Déco dans l'art français, très proches de réalisations américaines contemporaines, issues d'une rigidité viennoise qui alors fait le tour du monde mais dont l'élégance est très personnelle Les deux pièces, « véritables sculptures architecturales, structurantes pour le monument sont en réalité deux pleureuses de tradition purement symboliste [...] une stylisation concrète et forte des œuvres musicales principales de Debussy ». 


(12) Bruno Gaudichon né en 1956 est conservateur en chef de La Piscine - Musée d'art et d'industrie André Diligent de Roubaix. Il dirige La Piscine depuis sa préfiguration. Il est par ailleurs un des meilleurs spécialistes français de la sculpture moderne. Les citations que nous lui empruntons sont extraites d'un passage de son ouvrage « Joël et Jan Martel sculpteurs (1896-1966) édité chez Gallimard en 1996.


Pour Félix Marcilhac (13), historien, galeriste et collectionneur français d'objets Art Déco, la fontaine est un parfait exemple du style l'Art Déco. Selon lui, les Martel se placent :

« entre la représentation naturaliste au plus proche de l'anatomie du modèle et la représentation cubiste. Ils s'intègrent à l'Art déco par la simplification des volumes et la préférence accordée aux volumes lisses. Ce rapport définissant les proportions idéales est la réponse à la recherche des Martel sur les proportions. Il sera au cœur de toute leur œuvre. L'attention au matériau et à la couleur est une autre caractéristique qui donne aux frères Martel leur juste place au sein des artistes modernistes. Ce qui appartient aux Martel c'est un mode du relief, un sens du rythme, un équilibre entre la composition architecturée et l'autonomie du motif. Cela définit l'air de leur sculpture. »


(13) Félix Marcilhac (1941-2020).


Description du monument


Les auteurs de l'exposition rétrospective des frères Martel à La Roche-sur-Yon en 1996 décrivaient la fontaine comme une sorte de « Monument-mur ». Les poudres de pierres de Bourgogne, de Lorraine et de marbre rose sont liées par un ciment incolore permettant, à l'origine, des tons délicats. Les moulages des formes et des lettres sont réalisés par coffrage :

Il n'y a pas de trace de joint. Des reprises au ciseau possible ont probablement été réalisées.


De chaque côté, dans les fenêtres, en ronde-bosse, à gauche, la Musique (joueuse de viole d'amour), sous laquelle est écrit « A CLAUDE DEBUSSY », et à droite l'Harmonie (joueuse de lyre), sous-titrée « MUSICIEN FRANCAIS ».


Le grand bas-relief frontal ou « Grande tapisserie de pierre » (14) est consacré, « dans une stylisation discrète et forte, aux œuvres principales de Debussy.


(14) Voir infra, index  Fig. 27


Dans le miroir d'eau s'engloutit le reflet de la cathédrale ; plus loin les Sirènes, les Nuages, les Jeux de vagues, les Dialogues du Vent et de la Mer, les Poissons d'or, les Pagodes, les délicieux personnages de la Boîte à Joujoux, les sublimes figures de Mélisande, de Pelléas, de l'archer Sébastien [et le joueur de flûte] » (15) 


(15) Jean Joseph Émile Vuillermoz, né le 23 mai 1878 à Lyon et mort le 2 mars 1960 à Paris, est un compositeur, musicographe et critique musical français.


Ces motifs font référence à l'œuvre musicale de Claude Debussy. (16)


(16) La mer, Nocturnes, Le Martyr de saint Sébastien, Ballades des femmes de Paris, Pelléas et Mélisande, Boîte à joujoux, Images, Prélude à l'après-midi d'un faune, Rêverie de Notre Dame de Paris.


Le bas-relief postérieur intitulé Le Concert symbolique est aussi un hommage à la musique mais il fait également allusion à l'intérêt que porte Debussy pour l'ésotérisme et à son amour pour la danse, le chant, la musique orchestrale et ses amis musiciens. Il montre des corps éthérés, Nijinsky dansant et une audition réunissant autour de Debussy ses amis - Paul Dukas, André Messager, Gabriel Pierné et des interprètes - Jean Perier, Hector Dufranne et Felix Vieuille Arkel. Figurent aussi sur ce panneau un chœur de femmes et d'hommes ainsi qu'un orchestre. Debussy est montré au piano, son instrument favori.


Sous ce panneau les frères Martel, citent directement Debussy qui disait en 1918 : « Il faut chercher la discipline dans la liberté, n'écouter les conseils de personne, sinon du vent qui passe et nous raconte l'histoire du monde ». Ils font également référence à lui en inscrivant, juste au-dessous, sur une portée musicale, les premières notes du Prélude à l'après-midi d'un faune. Suivent ensuite le nom des villes, des pays et des donateurs institutionnels et privés qui ont participé au financement du monument.


Les deux panneaux latéraux sont occupés par une liste de l'ensemble des œuvres de Claude Debussy.


Sur le côté gauche apparaissent les noms de l'architecte E. Burkhalter, des sculpteurs Jan & Joël Martel et du constructeur du monument, P. Ferré.