Hommage à Charles Milcendeau

Monument au peintre Milcendeau à Challans (Vendée)



Ce bas-relief en pierre reconstituée qui est situé derrière l'ancienne mairie (actuel Espace Martel) fut inauguré en 1947, en présence du maire Victor Charbonnel. Les propos tenus à l'époque furent dithyrambiques, tant ce monument, de plusieurs mètres de long, semblait faire revivre les coutumes maraîchines et le peintre Milcendeau, que l'on voit de profil au centre de l'œuvre.

Il est vrai que les sculpteurs, les jumeaux Jan et Joël Martel (1896-1966), étaient aussi du pays maraîchin (leur mère était native de Bois-de-Céné) et que leur œuvre s'inscrit dans l'Union des artistes modernes (l'UAM) dont ils furent deux des principaux artisans avant le Seconde Guerre mondiale.

Le monument qui avait souffert de vieillissement et de manque de véritables soins, avait été repeint tout en blanc en 2004, donnant un résultat esthétique assez moyen, a finalement été restauré en 2019.




Hommage au peintre du pays Maraichin, Charles Milcendeau, à Challans




Photo prise le 24 novembre 2019 © Musée de Fontenay-le-Comte

C'est en 1947 que les sculpteurs Jan et Joël Martel reçoivent une première commande de l'État pour l'érection d'un monument à la mémoire de Charles Milcendeau, sous l'impulsion de James d'Ayzac, mécène et collectionneur qui vient de publier l'année précédente un ouvrage biographique consacré au peintre et demeurant alors au Château, aujourd'hui hélas démoli, du Bois du Breuil.


Aménagé dans le jardin de l'hôtel de ville de Challans, orienté en direction de Soullans, cette œuvre permet aux Martel de renouer avec le genre architectural ce monument-mur (64 m de long, par 2.2 m, par 0,74 m) bordé d'un bassin, a été conçu avec la collaboration de l'architecte et ami des Frères Martel, Jean Bossu, élève de Le Corbusier. Paul Ferré fournissant le matériau en pierre reconstituée (calcaire broyé de Cheffois).



La signature de l'architecte Jean Bossu sur le côté du monument

Il s'organise autour de l'effigie de l'artiste, présenté en buste, de profil. De part et d'autre, des figurines en haut-relief symbolisent le Marais et l'attachement que le peintre lui portait. A gauche, des scènes de fauchage et de battage au fléau, la silhouette d'une « passeuse en yole » et un moulin à vent. A droite, des couples de danseurs, une femme assise sur une cage à volailles et une « bourrine ».


Tout le vocabulaire définissant le Pays Maraichin ici réuni forme un trait d'union entre le sculpteur et l’artiste a qui ils rendent hommage. Il y a la volonté affichée de signer le monument de façon apparente, en haut-relief avec un cœur vendéen, comme si les sculpteurs voulaient s'unir un peu plus à Charles Milcendeau, le peintre du Pays Maraichin, tel que le mentionne l’inscription portée dans la composition.


Ce monument, dont il existe deux maquettes en plâtre (3,30 x 20,6 et 42,5 x 33,5) qui furent exposées en 1947 à Paris, au Salon d’Automne, fut inaugurée le 7 septembre 1947 par les autorités locales en présence de la veuve de Charles Milcendeau.



Maquette du monument à Charles Milcendeau 
" Au peintre du pays maraîchin "