Le monument aux morts de la Roche-sur-Yon


Le monument aux morts de la Roche-sur-Yon (Vendée)

Le monument aux morts de La Roche-sur-Yon dont l’origine remonte à 1920, a été inauguré le 22 octobre 1922. Un vote a rejeté la proposition de l’archiprêtre de faire placer un emblème religieux sur le monument, respectant ainsi la loi de Séparation des Eglises et de l’Etat. Les Martel sont très soucieux de voir respecter la « mise en scène et en espace » du monument, la banalité voulue de l’inscription « A la mémoire de ceux qui sont tombés » et le sens profond de leur œuvre. Les soldats en mouvement ne sont pas armés de fusils mais tels des paysans, ils avancent avec des pelles et des pioches sur leurs épaules. Photos de P. Saget.






Sur les visages de pierre nulle trace de haine et de peur. Deux d'entre eux regardent les vivants, adressant comme un ultime adieu. Pas d'armes, ni de croix. Une épitaphe sobre : " A la mémoire de ceux qui sont tombés ". Tous ces éléments incitent à y voir un monument pacifiste, esquivant en tout cas toute allusion à la guerre.


Les monuments, qui sont les garants de la mémoire, ont aussi une histoire. En 1920, les deux frères Jan et Joël Martel travaillent sur plusieurs projets  : trois en Eure-et-Loir (à Villemeux-sur-Eure, Néron, La Loupe et le Familistère de Guise (Aisne). En Vendée, ils s’attèlent aux monuments d’Olonne et de Saint-Gilles. 


Lors de correspondance avec la municipalité yonnaise, ils envoient calques, dessins et même des clichés. Ils inscrivent le monument dans un ensemble respectant l’harmonie des lieux. Pour eux, il s’agit de ne pas glorifier la guerre, les monuments sont un hommage aux morts, une allégorie de la paix. Sur le monument de La Roche-sur-Yon, les soldats ont un casque, mais ne sont pas armés. Les frères Martel ne transigeront pas sur le cénotaphe, en mémoire de ceux qui sont tombés.