La sculpture des frères Martel est riche
et difficile à nommer : elle ne se veut pas décorative mais le prolongement
d'une architecture de facture souvent Art Déco au cubisme digéré. Elle
s'autorise toutes les audaces, quant au choix des matériaux, des sujets
traités.
Locomotive
L'Art des jumeaux démontre un amour profond pour le vivant et le
moderne, pour les Arts, l'industrie et le progrès, mais aussi leurs racines
vendéennes. Leur puissance créatrice est forte, accentuée par le travail à
quatre mains. La villa-atelier des sculpteurs construite par Robert
Mallet-Stevens en 1927 devient l'écrin d'une vie artistique et sociale intense.
De nombreux amis fidèles et collaborateurs s'y réunissent régulièrement lors
d'expositions, conférences et concerts organisés par les Martel. Les
architectes décorateurs Mallet Stevens, Burkhalter, Le Corbusier, René Herbst,
les peintres Albert Gleizes, Paul Signac ou Sonia Delaunay, Charlotte Perriand, l'affichiste Jean Carlu, les compositeurs Georges Migot ou Jean Wiener, les
danseurs Malkovsky ou Nana de Herrera forment un groupe solide de proches.
Nu féminin dit de l'UAM, 1931. En lakarmé mordoré, reposant sur un socle circulaire à gradins en bois peint en noir. Hauteur hors socle : 207,5 cm.
Jan
et Joël Martel sont intimement impliqués dans leur époque, accompagnés d'un
nombre important de collaborateurs prestigieux ; ils participent à toutes les
grandes manifestations artistiques internationales de l'entre-deux-guerres,
dont celles de 1925, de 1931 et 1937. Ils seront membres fondateurs de l'UAM
(Union des Artistes Modernes) en 1929.
La Trinité présentée au premier salon de l’UAM en 1930,
haute de près de 4 mètres, montre un jeu de volumes emboités, des arêtes vives,
des plans dissociés. Un sujet classique traité dans un esprit de modernité
fondamentale.